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L'Avare

De Molière

Une intrigue comique revisitée avec modernité

Un père tyrannise ses enfants et ses domestiques par son avarice. Mariages forcés, quiproquos, impostures, convoitises et amours passionnées viennent bousculer l’univers familial.

 

L’Avare est une pièce bien connue, mais avez- vous déjà imaginé ce que deviennent ce vieil égoïste et ses héritiers à la suite de leur célèbre histoire ?

Dans une mise en scène inédite et osée, la compagnie Les Moutons Noirs présente Harpagon et ses compagnons vingt ans après la célèbre scène de la cassette. Le texte de Molière est, pour la première fois, exposé à travers le fantasme d’un Harpagon contemporain sans cesse rattrapé par son passé. La folle journée au cours de laquelle le vieillard s’est fait voler sa cassette vient hanter le pauvre bougre désormais placé en maison de retraite par ses enfants indifférents.

 

La dissociation entre la réalité de l’isolement et le monde fantasmatique d’Harpagon interroge les spectateurs sur des réalités sensibles telles que la vieillesse, la démence ou encore le déterminisme familial. Si cette pièce évoque le rapport à l’argent, c’est aussi, et surtout, une œuvre sur les relations humaines.

Une mise en scène qui interroge et bouscule positivement les représentations du public face aux «classiques».

Fidèle à l’univers de Molière, la mise en scène des Moutons Noirs donne une nouvelle envergure aux protagonistes et offre au public une lecture originale de L’Avare. Contrairement à la distribution traditionnelle opposant la jeunesse rationnelle et de bonne foi, au vieillard avare et manipulateur, les rôles sont, ici, beaucoup moins nets. Le spectateur ne sait plus que penser des jeunes qui, devenus adultes, se comportent de façon tout aussi égocentrique et intéressée que leur père à son heure de gloire. L’Avare a vieilli, les enfants ont grandi et l’on voit que les cartes sont redistribuées.

Une expérience entre la comédie, le suspense, la fantasmagorie et la tragédie. Il s’agit de dévoiler progressivement, dans la montée d’une folie jubilatoire, tous les enjeux de l’œuvre de Molière. 

UN NOUVEAU REGARD

SUR L'AVARE

RÉSIDENCE À

L'HÔPITAL BRETONNEAU

Il était primordial pour nous de pouvoir aborder les questions touchant le grand âge, la mémoire et certain aspect de la démence, selon notre interprétation originale de la pièce, de la manière la plus pertinente et impliquée. Pour cette création, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les résidents et l’équipe d’animation des services de gériatrie générale et psychiatrique de l’hôpital Bretonneau, Paris 18e. Un lieu qui favorise l’échange culturel intergénérationnel.

Au fil de plusieurs mois de séances de travail avec eux, de nombreux sujets ont été abordés qui ont déclenché des discussions souvent surprenantes et des échanges précieux. Ces sujets, en rapport avec la pièce ont permis d’aborder des questions fondamentales sur la vie de nos anciens, d’entendre certaines de leurs préoccupations et parfois leurs considérations très intimes. Nous y avons rencontré de véritables personnages qui ont enrichi de manière inestimable notre travail de comédiens. Nous avons été les témoins impliqués de leurs modes de vie, leurs mots, leurs attitudes et comportements, leurs relations avec le personnel soignant et leurs enfants. Le spectacle s’est considérablement inspiré de ces rencontres, a gagné en profondeur, en légitimité et en justesse.

LES COSTUMES

L’utilisation de costumes modernes austères et naturalistes, pour Harpagon et sa famille, ramène le spectateur à la réalité quotidienne des personnes âgées que nous pouvons tous croiser. Parallèlement, l’utilisation de costumes d’inspiration du début du siècle, plus grotesque, excentrique pour les personnages issus de l’imaginaire d’Harpagon, permet plus aisément d’accompagner nos protagonistes dans les débordements de sa folie et de ses souvenirs. Ce mélange des genres et des inspirations appuie visuellement les passages du fantasme à la réalité.

LES MASQUES

Les masques qui ont été réalisés pour cette création sont le résultat d’une longue recherche autour de différentes techniques de transformation du visage. Traits d’union entre les masques en cuir de la commedia dell’arte et les prothèses de cinéma, nos masques en silicone offrent l’avantage d’une théâtralisation forte du corps et du personnage tout en se fondant avec le visage pour un meilleur réalisme. Dans cette version contemporaine et fantasmagorique d’un grand classique, ils permettent un jeu excentrique, outrancier, comique et réaliste à la fois. Ils sont le liant entre la réalité et la démence d’Harpagon en devenant la déformation de l’une par l’autre.

LES DÉCORS

Nous avons travaillé sur la représentation suggestive de l’habitat d’une personne âgée qui fut avare toute sa vie. Cette recherche nous a amené à inventer une structure très épurée, squelettique, où la vie, l’organique se sont desséchés. Une pièce vide avec pour seul décor des murs/cadres vides, un fauteuil vide, qui évoluent tout le long de la pièce pour créer de nouveaux espaces de jeu symbolisant la vision déformée et déformante d’Harpagon, le labyrinthe de sa pensée. Un espace qui finit par se refermer sur lui jusqu’à l’emprisonnement.

 

La création lumière s’est faite en fonction de l’objectif dramaturgique de cette version de l’Avare : mettre en valeur les passages entre la réalité et l’imaginaire d’Harpagon. Il s’agissait donc de trouver un accompagnement figuratif de ce parti-pris afin d’emmener le spectateur dans un monde où les pensées chimériques du personnage et son quotidien bien réel se mélangent en toute fluidité.

 

Nous avons élaboré deux ambiances tout en nous concentrant sur différents points symboliques.

 

  • Pour signifier les moments de souvenirs, de délire, nous avons créé une atmosphère colorée assez brute. Pour les moments de la vie quotidienne ce sont des lumières plus sombres, plus lourdes qui règnent sur le plateau.

  • Des rappels d’objets de la vie quotidienne comme la lampe de chevet qui tel un sablier régule le temps et l’espace, ou la plante qui reprend vie peu à peu en retrouvant ses couleurs verdoyantes, sont autant d’acteurs lumineux qui interagissent entre la réalité et l’imaginaire.

 

 

LA LUMIÈRE

LA MUSIQUE

À la fois tonale, comme une réminiscence d’inspiration baroque, et contemporaine par l’usage des outils informatiques au service du compositeur d’aujourd’hui, la création musicale de l’Avare s’est élaborée en fonction d’un élément symbolique et emblématique : la cassette d’Harpagon. Objet de convoitise, de vengeance, de souvenirs, de délire, de survie, la cassette est le point de convergence de toutes les extravagances. Elle apparait alors comme boite à musique aux sonorités tantôt nostalgiques et empreintes de regrets et d’amertume, tantôt violentes progressant au rythme des crises de démence d’Harpagon.

 

L’usage exclusif du piano, qui contient en lui-même tout un monde de cordes et de mécanismes, a donc été privilégié dans toute sa dimension acoustique, sans s’interdire les traitements nu- mériques sonores qui permettent de plonger le spectateur dans les différents climats qui se juxtaposent entre réalité et rêve éveillé. Le processus musical s’appuie en outre sur l’idée du subliminal et de l’anamorphose sonore (déformation réversible d’un son à l’aide d’un système en l’occurrence informatique). L’intrigue est alors intimement liée aux sons entendus…

 

Par un système simple mais ingénieux de diffusion du son, la musique accompagne en direct les comédiens.

L'ÉQUIPE

Roland Bruit dans le rôle de l’infirmier, Maître Jacques et Mariane 
Axel Drhey dans le rôle de La Flèche et Valère
Yannick Laubin dans le rôle d’Harpagon
Paola Secret dans le rôle d’Élise, Frosine
Bertrand Saunier dans le rôle de Cléante
Alice Gill-Kahn à la création lumière
Fabrice Theuillon le musicien, compositeur et arrangeur
Stephane Gobeau le régisseur son

REVUE DE PRESSE

La Provence - 24 juillet 2010

La Théâtrotèque - 14 juillet 2012

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